**L'Ouverture de la Boulangerie Artisanale "Chez Laurette" à Coësmes : Un Rêve Brisé ? **

Le 20 septembre 2023, une nouvelle boulangerie artisanale a vu le jour dans la charmante commune de Coësmes, en Bretagne. "Chez Laurette", c’est le nom de cette enseigne portée par une boulangère passionnée, Laurette, qui a souhaité partager son amour pour la panification avec le monde entier.

Laurette, pleine de détermination, a fait le choix de s’établir dans cette petite commune, espérant y insuffler la chaleur et le parfum délicieux du pain frais. Ce projet a pu voir le jour grâce à un bâtiment mis à disposition par la mairie, en contrepartie d’un loyer modeste. Émerveillée par cette opportunité, Laurette a conquis le cœur du conseil municipal, enthousiaste à l'idée d’accueillir une boulangerie dans leur village. Rapidement, des travaux furent entrepris pour aménager un laboratoire de panification et installer un magnifique four à bois, outil essentiel pour la cuisson parfaite des pains, pour un coût total de 250 000 euros. Le rêve de Laurette commençait à prendre forme.

Les portes de la boulangerie s'ouvrirent alors sur des horaires soigneusement choisis : les mercredis et vendredis de 16h30 à 19h30, ainsi que le samedi matin de 10h à 12h30. Cependant, un an après cette belle aventure, Laurette annonça sa décision d’arrêter son activité, exprimant sa frustration : « Je travaille trop pour peu de pains vendus. » Un constat amer, qui soulève de nombreuses interrogations.

Que s'est-il passé ? A-t-elle eu accès à un plan prévisionnel élaboré par un bureau d’étude qui aurait mis en évidence un manque de rentabilité ? Il est légitime de se le demander. Qui, au sein du conseil municipal, a permis à cette jeune femme de se lancer dans une telle aventure sans une compréhension complète des enjeux économiques qui l’entourent ? Comme le dirait Sherlock Holmes, une profonde introspection s'impose.

Les projets, ce mot à la fois séduisant et porteur d’espoir, doivent s'accompagner d’une réflexion rigoureuse. Aujourd'hui, il existe différentes méthodes pour évaluer la viabilité d'un projet, comme la réalisation d’un audit ou la consultation d’un cabinet comptable spécialisé. Sans une mise à plat des chiffres—coûts, frais fixes, imposition, rentabilité—il est difficile de bâtir quelque chose de solide. Pourquoi, alors, cette jeune femme a-t-elle été laissée seule face à cette aventure, limitée à une ouverture sur trois jours par semaine ?

Derrière cette situation se cache une question cruciale : le département et la commune ont-ils pris leurs responsabilités en soutenant un projet sans s’assurer de sa pertinence ? Un référendum aurait sans doute été une bonne idée pour consulter les coësmois sur leurs attentes en matière de services. Mais cela, on ne le fait pas. Après tout, qui aurait besoin de l’avis de la population, supposée incapable de saisir les enjeux ?

Je ne peux m’empêcher de ressentir une montée de tension, comme une cocotte-minute sur le point d'exploser dans cette petite communauté. Et la réalité est là : l’argent est si difficile à gagner, mais si aisé à gaspiller lorsqu'il ne vous appartient pas.

L’histoire de Laurette est celle d’une jeune femme animée par de belles intentions, mais laissée à elle-même, sans l’encadrement nécessaire pour assurer la viabilité de son projet. Je le répète et je le redirai encore longtemps : il est impossible de bâtir quelque chose de durable sans de bonnes bases. Se lancer dans un domaine sans en maîtriser les tenants et les aboutissants est une folie. Avant d'être un artisan, il est crucial de savoir être un bon gestionnaire. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être chef d’entreprise !

Les collectivités et leurs citoyens ont le droit d'être consultés pour éviter des échecs coûteux et des erreurs à répétition. Il est temps de tirer des leçons de cette expérience et d'agir de manière responsable pour l'avenir de la commune et le bien-être de ses habitants. #courdescomptesbretagne 38 contrôleurs, 15 agents de supports, ... Yann Simon Procureur financier ...

Évaluation: 0 étoile
0 vote